Nous partîmes de la baie du Mont Saint Michel au granit rose de Plouamac’h, en passant par Pléneuf Saint André, le Cap d’Erquy, puis Etables sur Mer, Paimpol, Tréguier et Trégastel, nos villes étapes. Une dizaine de jours de virée le long des côtes bretonnes, magnifiques et sauvagement découpées, une végétation insoupçonnablement méditerranéenne, une météo d’automne indien, ont fait de ces moments un séjour magique.
Le Mont Saint Michel :
Le Mont St Michel, apparaît comme une montagne circulaire qui semble s’affaisser sous la pyramide monumentale qui la couronne. On voudrait prolonger sa cime en une flèche aiguë qui monterait vers le ciel, dominant son dais de brouillards ou se perdant dans une pure et chaude lumière. De vastes solitudes l’environnent, celle de la grève ou celle de la mer, encadrées dans de lointaines rives verdoyantes et noires.
Édouard Le Héricher 1846

Saint Malo :
Saint Malo dresse ses remparts au-dessus de son port et de ses plages, situé sur les bords de la Rance, tel un vaisseau de pierres. cette cité corsaire, avec ses tours et ses façades instaure à cette ville fortifiée, une silhouette unique, ses chemins de rondes offrent aux touristes des vues imprenables. C’est de là que Jacques Cartier part pour découvrir le Canada. Au XVIII ème siècle Duguay-Trouin et Surcouf, corsaires, confirment le prestige Saint-Malouin dont l’étendard flotte au-dessus du drapeau français.
Dinard :
Station Balnéaire, située sur la côte d’Émeraude, elle est réputée et particulièrement appréciée par les Anglo-Saxons, pour ses magnifiques villas de la Belle Époque, ainsi que pour le festival du film britannique. Considérée comme une des plus prestigieuses stations balnéaires de France, villas classées, casino, animations, c’est en 1921 qu’elle prend le nom de Dinard. En effet jusqu’en 1879 elle portera le nom de Saint-Enogat. Son chemin du littoral offre une belle petite promenade, de qui plus est, très agréable.
Cap Fréhel & Cap d’Erquy :
Caps d’Erquy et Fréhel constituent un territoire paysager remarquable, ce dernier reconnu par un classement au titre de la protection des monuments naturels et des sites. De grande notoriété, ce territoire accueille plus de deux millions de visiteurs par an. En 2019, ce grand site devient le 19 ème Grand Site de France.

Un des cinq phares les plus puissants de France, sa lanterne située à plus de 100 mètres au-dessus de la mer porte à plus de 53 km. Construit de 1946 à 1950. Du haut de la galerie un panorama exceptionnel, la lande, le Fort de Latte, la rade de St Malo, la Baie de St Brieuc, l’Île de Bréhat.


Le fort la Latte ou château de la Roche Goyon :
Ce fort situé sur la pointe de la Latte, non loin du Cap Fréhel en Baie de Saint Malo, sur la commune de Plévenon est absolument remarquable de part sa situation sur ce cap rocheux, face à la mer. Classé monument historique depuis 1925, il offre une vue dégagée sur la Manche et reste peu accessible par la terre. Construit au XIV ème siècle par le seigneur de Matignon, Etienne III Gouÿon sa construction débuta vers 1340. Son donjon date des années 1365-1370. A partir de 1892, il fut vendu à des privés. Le Prince Albert II de Monaco y effectue des visites privées sur les traces de ses ancêtres les Guyon Matignon, en juillet 2012.

Binic-Etables-sur-mer :
Dans la baie de St Brieuc, c’est une jeune commune des Côtes d’Armor, fondée le 01 Mars 2016, regroupant les deux communes qui deviennent des communes déléguées. Communément appelé le grain de beauté des côtes d’Armor, elle est très animée l’été, offrant un cadre séduisant avec son port situé au coeur de la ville. Le sentier des douaniers offre de belles perspectives de promenade, on peut par exemple gagner les superbes falaises de Pordic et atteindre Saint-Quay-Portrieux, ainsi découvrir la pointe Trouquetet.

Saint-Quay-Portrieux :
L’île Habour, cet îlot rocheux est situé à 1800 mètres des côtes, face à la pointe de St Quay ou Pointe du sémaphore. Cette pointe rocheuse est surmontée d’un phare datant de 1850 et qui marque l’archipel des Roches de St Quay c’est la plus haute de l’archipel et la seule à avoir de la végétation. Le phare quant à lui permet de signaler le plateau rocheux et d’indiquer l’entrée de la rade de Portrieux. Il est allumé depuis le 6 mai 1850.

L’île de la comtesse, léguée aux moines bénédictins de Léon au XIII ème siècle par le Comte d’Avaugour, seigneur du Goëlo, aurait hérité du titre de noblesse de son épouse. En 1679 la commune indiquait déjà la dénomination d’Île de la Comtesse. L’Île de la terreur aurait pu convenir au XIX ème siècle tant le caractère irascible et vindicatif de sa propriétaire la Comtesse Tranchant des Thuilais fît longtemps parler d’elle. Au début du XX ème siècle, vint la Comtesse de Calan. Madame et son époux haut fonctionnaire furent séduits par les lieux. En 1975, elle devient propriété de la commune. Ce petit caillou de ruines et de verdure, où chacun peut s’y aventurer à marée basse.

Plouha
De la plage du Palus, un sublime croissant de sable vous attend. Au bout de la pointe du château, les restes d’un bunker construit pour protéger un petit mouillage, face à l’îlot mauve devenu lieu de reproduction des oiseaux de mer. Ici les anses et les criques ont été témoin de contrebande de l’époque passée. Puis vous atteindrez la plage pittoresque de Gwin Zégal, parsemée de troncs d’arbre jaillissant hors de l’eau. Cette forme ancienne de mouillage, datant du V ème siècle est l’un des derniers en son genre. Encore utilisée actuellement, les bateaux viennent s’amarrer aux troncs à l’aide de cordes et de chaînes. Un lieu à ne manquer sous aucun prétexte, l’impression d’être très loin de la France.






Pointe de Bilfot & Moulin du Craca :


Les falaises de Plouézec comptent parmi les plus hautes falaises de Bretagne (104 m) elles se découvrent aussi bien en voiture, à vélo ou à pied, par haltes successives. On peut démarrer la balade par le moulin de Craca, construit en 1844 et réhabilité par l’association des « amis du moulin de Craca » depuis 1998. Ci dessus la pointe de Bilfot et la Baie de Paimpol.
Île de Bréhat :
Un simple bras de mer, dix minutes de bateau depuis la pointe de l’Arcouest jusqu’à Bréhat et vous voilà dans une autre dimension. Le temps s’arrête, la douceur du climat influencé par le Gulf Stream, les couleurs, le paysage, les fleurs sont méditerranéennes, la végétation est surprenante, palmiers, bougainvilliers, les paysages grandioses. Ici pas de voiture, pas de moteur, on ne circule qu’à pied ou à vélo. Petite en dimension, 1500 mètres de large sur 3500 mètres de long, elle possède cinq sentiers de randonnée. Ses deux îles reliées par le pont de Vauban, passer du sud au nord est tout un voyage. Au sud, le port, la plage, son bourg animé, ses maisons corsaires, son église du XVI ème siècle. Au nord, landes mauves et murets de pierre, on a l’impression d’être en Irlande.

Vivier de marins de corsaires ou de cap-horniers, lovée au milieu d’îlots à fleur d’eau, Bréhat s’appréhende également par la mer. Ci-dessus le point culminant de l’île, la colline St Michel, mais aussi l’anse de la Corderie d’où partaient les Terre-Neuvas, le phare du Paon au milieu des roches roses, les petites criques sauvages.







Tréguier :

La ville de Tréguier occupe un promontoire au confluent des rivières du Guindy et du Judy. C’est cette situation géographique qui lui vaudra son nom, soit « trois angles ». Le site est occupé dès le V ème siècle, mais c’est au VI ème que la ville aurait acquis sa fonction religieuse. Tugdual moine gallois est missionné pour évangéliser l’Armorique. Il aurait fondé deux monastères, l’un au Conquet à l’ouest de la Bretagne et l’autre à l’emplacement actuel de la cathédrale de Tréguier. Ce personnage Tugdal apparait parmi les sept Saints fondateurs de la Bretagne. Au X ème siècle, Tréguier devient cité épiscopale. Commence alors une période de prospérité pour la ville qui vit au rythme des offices religieux.
Perros-Guirec & Ploumana’ch :
Il y a 300 millions d’années, s’élevaient à cet endroit des montagnes. Sous celles-ci, se trouvait un magma chaud et visqueux, une vaste poche souterraine. Ce magma a très lentement refroidi et en refroidissant a cristallisé, donnant ainsi naissance au granit à gros grains, tel celui de Ploumanac’h. Les blocs de granit qui s’étendent de Perros-Guirec à Trébeurden se sont formés sous terre. Lors de cette cristallisation se sont créées des fissures, dans lesquelles l’eau s’est infiltrée, érodant le granit sous forme de boules. C’est aussi cette érosion qui a permis la mise à nu des chaos de rochers.
Pourquoi le granit est rose ? Cette roche tient sa couleur unique de la combinaison de trois minéraux : le mica lui donne sa couleur noire, le feldspath, sa couleur rose et enfin le quartz. En suivant le sentier des douaniers (GR34), en arrivant à la maison du littoral, on en apprend beaucoup plus.








Le sillon du Talbert :

La légende : Morgane la fée habitait l’île de Talbert, séparée de la côte par un petit bras de mer. Le Roi Arthur, au cours de ses longues chevauchées, qu’il faisait autour de son château de Kerduel en Pleumeur Bodou s’est aventuré jusqu’à la limite du flot, au-dessus de PouBihan, il aperçut la fée assise sur les rochers de son île, peignant au soleil sa longue chevelure. Aussi prompt que l’éclair de la bonne fée du roi, l’amour jaillit entre eux. Hélas, la mer les séparait, Arthur dut revenir au château de Kerduel sans avoir pu rejoindre Morgane. Il cacha son dépit à la reine Guen-Archant ainsi qu’à la cour, mais bientôt retourna vers le royaume marin de la belle amoureuse. Celle-ci, dévorée de désir, n’eût pas plutôt aperçu le roi qu’elle remplit sa robe de cailloux blancs et entra dans la mer. Elle jeta loin devant-elle un galet qui devint aussitôt rocher sur lequel elle bondit, puis d’autres galets très rapprochés et les rocs se joignant formèrent une chaussée. Bientôt la fée put se glisser dans les bras d’Arthur. Le Sillon du Talbert était né.
Pleumeur-Bodou & Île Grande :
Lieu de visite incontournable, nous avons fait le tour de l’île à pied, y découvrir plage, port, allée-couverte, station d’ornithologie LPO, bourg aux maisons pittoresques , ateliers d’artistes et d’artisans, galeries d’art. Souvent battue par les vents, sauvage et tonique, elle se démarque de sa ville d’attache Pleumeur-Bodou. Elle se distingue aussi par ses paysages côtiers aux couleurs intenses. Pendant près de deux siècles, elle fut un haut lieu de l’extraction du granit. La pierre disponible ici à foison, guère réglementée a été extraite de manière intensive, au point que le paysage en a été modifié. En 1910, elle constitue la première source de granit régional avec près de 800 tonnes prélevées par jour !! On fait le tour de l’île en un peu plus de deux heures, c’est très sympa à faire, tranquillement.






Plougrescant & la Pointe du Gouffre :
Sur le site de Plougrescant, ce sont trois cordons de galets qui enserrent deux lagunes d’eau saumâtre. Elles communiquent avec le milieu marin à travers ces cordons de galets offrant un grand intérêt botanique. Ici le granit, moins dégradé forme des chaos granitiques qui sont en fait des entassements rocheux. Le rivage est très découpé, hérissé de buttes rocheuses. Des phénomènes de houles ont conduit à des accumulations de galets et ont donné naissance à des trombolos qui sont des cordons galets transversaux reliant la terre à des îlots. Très spectaculaire est cette petite maison tournant le dos à la mer depuis 1861, pour se protéger des tempêtes, soufflant en cet endroit. Cette minuscule demeure fut construite à une époque où le permis de bâtir n’existait pas et où chacun pouvait édifier à sa guise et laisser libre cours à sa fantaisie. Les édiles locaux, soucieux de développer la vague déferlante du tourisme se seront emparés de l’image de Castel Meur pour en faire l’emblème de la pointe de Plougrescant.



Trégastel :
Ce sont les chaos de granit rose, éparpillés sur tout le territoire de la commune mais surtout concentrés tout le long de la côte. C’est aussi la très secrète et envoûtante vallée du Grand Traouïero où les promeneurs peuvent parcourir des sentiers piétonniers. On découvre également le dolmen et l’allée couverte de Kerguntuil, celle de l’île de Renote, le menhir de Trémach ainsi que celui de Kérédol, la stèle gauloise du Peulven, le manoir de Kerlavos, le moulin à mer, le château de Costaérès etc… c’est ici que se termine notre parcours breton qui nous laissera en mémoire de très belles images et d’excellents souvenirs.




